De 1836 à 1966 la Société Schneider a le statut de société en commandite par actions. Le capital est apporté par des actionnaires commanditaires mais ils ne participent pas à la gestion. Le gérant, responsable sur ses biens, a le pouvoir. Dans ces conditions la fonction de directeur, occupée par Emile Cheysson, ne peut être que celle d'un second.
En 1869 Cheysson fait paraître une plaquette : "Le Creusot, condition matérielle,
intellectuelle et morale de la population". C'est sans doute cette orientation
sociale qui l'a fait choisir au lendemain des grèves de 1869-1870 et de
l'explosion de la Commune.
Le 15 août 1871, Émile Cheysson est engagé à titre de directeur, mais il est
conduit à abandonner ses fonctions début 1875 et il réintégre le corps des
Ponts et Chaussées.
M. Schneider a été très frappé
d'une chose c'est qu'après avoir mûrement
réfléchi, et après l'échec
qu'on a subi dans l'essai Cheysson, il est revenu exactement
à tout ce qu'il avait arrêté pour
l'organisation du Creusot au moment où il avait pris
Cheysson. Il pense en effet que son échec était
plutôt dû à des défauts de
caractère de Cheysson et à des circonstances sur
lesquelles il ne veut pas revenir, qu'à des vices de
l'organisation même. Pour résumer sa
pensée d'un mot, il dit qu'on a échoué
avec un directeur auquel on avait donné le titre sans les
fonctions, et que cette fois il faut réussir avec un
collaborateur auquel on donnera les fonctions sans le titre ..." (20
mai 1875)
"Pour votre père, Cheysson n'a pas eu un échec, et s'il a manifesté des défauts de caractère qui justifient sa sortie de l'usine, on ne peut pas dire, selon votre père, qu'il ait échoué. Il faisait bien, selon votre père, les choses dont on le chargeait, et bien qu'il ne fût soutenu par la confiance d'aucun membre de la famille, il avait pris sur tout le personnel un ascendant véritable, et il ne l'a perdu que le jour où les employés ont vu que son départ était décidé. Votre père ne pense donc pas qu'il y ait eu échec de ce côté." (24 juin 1875).
D'après une étude d'Antoine de Badereau dans le Bulletin n°2 de janvier 2001
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