Les Feux de la Nuit
Un roman en grande partie situé dans le Beaujolais, chronique de
la vie dans le petit village de Soubran "Chiroubles" pendant
l'année 1944. Le pays vit au fil des allers-retours des maquis
des Ardillats, ébranlant le monde ordonné de
la "grande maison".
Sur fond romanesque, on suit les tribulations du maire, Tavernier, de l'épicier Labat, d'Albert Laurent le régisseur de la maison Vasseur, de Roger Talloires, industriel à Juvisy et de l'égérie Catherine Demouzon. Bien que librement inspirés du réel, ils ne sont pas sans rappeller les figures chiroublonnes de cette époque.
"Le car entrait dans un village en haut de la côte. Il s’arrêta
à un carrefour si étroit qu’il le bloquait entièrement de
sa masse, entre des maisons sans trottoirs. Elle descendit. Avec le même regard
insolent et timide à la fois, le conducteur tendit la valise. Puis montrant
un portail à une vingtaine de mètres :
- la maison Vasseur, c’est là, Mademoiselle !
Elle remercia d’un signe de tête et se dirigea vers la grille. La rue était
en pente raide, enduite de bouse de vache …
La grille s’ouvrait sur une grande cour cernée de bâtiments
et plantée de gros tilleuls. La « maison bourgeoise » avait
un perron abrité d’une marquise et flanqué d’un
côté par une terrasse à colonnettes …"
La Villa Cheysson
"Mais Jean Vasseur n’était pas un vigneron fataliste. L’après-midi de ce 6 août, il prit sa bicyclette et partit pour Beaujeu. Le temps était magnifique, la vue splendide malgré une légère brume de chaleur voilant les lointains. La route contournait en corniche le mont Avenas, longeait des petits bois et des pâtures sèches encombrées de rocs et de broussailles où paissaient deux ou trois vaches gardées par un enfant…"
"Les villages s’étageaient plus bas, deux kilomètres à vol d’oiseau au-dessous de la route en corniche. Ceux de demi-montagne d’abord, Chiroubles, le Truges, Vermont, Saint-Joseph, Régnié. Puis ceux des derniers contreforts avec leurs vignes plus serrées : Fleurie, Villié-Morgon, Brouilly. Enfin se déroulaient les plaines et prairies de Saône, jusqu’aux crêtes sombres émergeant de la brume à l’horizon."
Soubran-le-haut : ce village a été celui de "Claude Vasseur « œnologue remarquable, cet ancêtre avait sauvé le vignoble beaujolais du phylloxéra en persuadant les vignerons d’adopter la greffe sur plants américains avant leur ruine totale et définitive »"
L'historique des situations s'inspire des faits de cette époque : le bombardement de Beaujeu et la venue d'un train blindé allemand, l'évasion rocambolesque d'un maquisard prisonnier d'une clinique de Macon.
12/09/1894 - 25/12/1979
Né à Douai (Nord) en 1894, Jean Bommart - après un an de médecine et un de droit à Lille - devance l'appel en septembre 1914 et se bat brillamment dans l'artillerie (blessé en 1916 au début de la bataille de Verdun), puis dans les trains blindés. Diplômé des Hautes Etudes Commerciales en 1921, il devient attaché de presse et représentant de l'Agence Havas en 1921 et 1922 à Belgrade, journaliste, puis rédacteur financier.
Cloué au lit pendant trois ans par une grave maladie, il écrit sur la suggestion de Benjamin Crémieux des nouvelles (1931) dont il prend le thème dans les intrigues internationales et les histoires d'espionnage qu'il a connues ou vécues. En 1932, il obtient le Prix du Cercle littéraire avec "Le Revenant" et en 1934 celui du Roman d'aventures avec "Le Poisson chinois", où il crée le personnage du capitaine Sauvin qui reparaît dans toute une série de volumes de "La Dame de Valparaiso" (1938) au "Poisson chinois à Téhéran" (1974). Le "Poisson chinois a tué Hitler" a atteint un tirage de 296 000 exemplaires.
Jean Bommart
A une quarantaine de romans d'espionnage ou policiers s'ajoutent des romans comme "La Ronde de jour" et "Les Feux de la nuit" (1947-1948) ou "Celui-qui-va-seul" (1955), des romans d'anticipation et deux pièces de théâtre, une tirée du "Revenant" et "Blanc et Rouge" (Prix des Escholiers 1936).
Source : Notice Wikipedia - à consulter
Jean Bommart a résidé quelques temps à Chiroubles en séjour familial durant la deuxième guerre.